Citations en droit constitutionnel
"Vous avez juridiquement tort, parce que vous êtes politiquement minoritaire".
André Laignel à Jean Foyer, Assemblée nationale, 13 octobre 1981.
« La caractéristique première des Etats est de s'appuyer sur des constitutions, chartes fondamentales qui tracent essentiellement l'organisation et le fonctionnement de ces États »
Claude Leclercq
"Il y a un gouffre entre ce que le public croit et ce que j’ai vu à l’intérieur. Les pouvoirs publics ont fait le choix d’une version cauchemardesque alors que la situation est moins terrible que ça."
K. Tatsuta, Au cœur de Fukushima, 2016
"La méfiance à l’égard de la démocratie n’est pas nouvelle. Elle sert à légitimer un renforcement du pouvoir exécutif dans le sens d’un plus grand autoritarisme pour assurer le maintien de l’ordre et l’irruption des foules. D’autant plus que le peuple n’a plus besoin d’une représentation pour s’exprimer dans les réseaux cathodiques."
J. Rancière, La haine de la démocratie, 2005
"Quel est le rôle du peuple dans un régime de séparation des pouvoirs ? La séparation verticale permet de concilier la liberté individuelle seule à même d’assurer un système de contrepouvoirs. Les gouvernés doivent davantage être entendu dans la définition des problèmes publics par un processus démocratique. L’État doit concilier des intérêts contradictoires, mettre en forme le débat public pour qu’une volonté générale éclairée puisse s’exprimer."
J. Dewey, Le public et ses problèmes, 2010
"La loi votée (...) n'exprime la volonté générale que dans le respect de la Constitution".
Décision n° 85-197 DC du 23 août 1985
"La théorie démocratique postule des citoyens attentifs aux événements politiques, expression d’un choix par un vote réfléchi et motivé. Or, la capacité de manipuler la symbolique politique est fort inégalement répartie. Ceux qui en bénéficient sont aussi ceux détenant les autres pouvoirs socio-culturels.
La structure même du champ politique perpétue un sens d’autant plus efficace qu’il est caché, dont le fonctionnement comporte le monopole des professionnels de la politique, favorise les partis représentatifs des classes supérieurs et contribue en fin de compte à reproduire les clivages essentiels d’une société inégalitaire."
D. Gaxie, Le cens caché. Inégalités culturelles et ségrégation politique, 1978
L’individualisme peut entraîner un désintérêt, un danger pour la chose publique et l’émergence d’un despote désigné par les individus sur la base d’un programme de protection de leur confort matériel.
Le premier effet d’une société démocratique est de transformer les hommes, toutes les couches de la société, tous les courants de la vie d’un individu en supprimant les rapports d’inégalité : chacun ne doit rien à personne et ne compte que sur lui-même, c’est l’individualisme.
Le deuxième effet est le développement d’une passion pour l’égalité : le désir d’égalité devient plus insatiable à mesure que l’égalité est plus grande. La lutte contre les inégalités se poursuit et entraîne le progrès continu de l’égalité.
Le troisième effet est une frustration relative : plus il y a d’espoir d’accès à l’égalité, plus le retard dans l’égalisation de la condition apparaît frustrant et des individus sont aptes à la révolte.
A. de Tocqueville, De la démocratie en Amérique, 1835
"La race, la langue, l’affinité religieuse, les intérêts, la géographie, les nécessités militaires ne suffisent pas à créer la nation. Elle est une âme constittuée de la possession en commun d’un riche legs de souvenirs, et le consentement actuel, le désir de vivre ensemble, la volonté de continuer à faire valoir l’héritage reçu. La Nation est donc la conscience morale des Hommes."
"L'homme n'est esclave ni de sa race, ni de sa langue, ni de sa religion, ni du cours des fleuves, ni de la direction des chaînes de montagnes. Une grande agrégation d'hommes, saine d'esprit et chaude de cœur, crée une conscience morale qui s'appelle une nation"
E. Renan, Qu’est-ce qu’une nation ?, 1882
"Il ne faut pas renoncer à user de cette source d’innovation institutionnelle pour tendre à une démocratisation véritable d’une démocratie malade et inégalitaire."
L. Blondiaux, La démocratie participative, sous condition et malgré tout, 2007
"Le suffrage universel semble n'avoir survécu un moment que pour écrire de sa propre main son testament à la face du monde et proclamer au nom du peuple lui-même : tout ce qui existe mérite de périr."
K. Marx, Le 18 brumaire de L. Bonaparte, 1851
"Dans un univers où les mécanismes de la démocratie d’équilibre sont comme dévitalisés, la représentation est de nouveau à inventer."
P. Rosanvallon, Le peuple introuvable. Histoire de la représentation démocratique en France, 1998
"Ce contrat, c’est la volonté commune d’avoir une vie paisible et d’être protégés contre les hommes."
"Le pouvoir souverain doit dans tous les États être absolu."
"J’autorise cet homme ou cette assemblée à me gouverner en renonçant en sa faveur à mon propre droit à cette condition que tu renonces toi-même en sa faveur, à ton propre droit et que tu l’autorises à agir de la même manière."
"Un État est dit institué lorsqu’une multitude d’hommes s’entendent et conviennent que sera donné par la majorité, soit à un homme, soit à une assemblée, le droit de présenter toutes leurs personnes (c’est-à-dire d’être leur représentant)."
"En cas d’injustice. Aucun homme ne peut sans injustice protester contre l’institution du souverain proclamé par la majorité ; […] celui qui n’était pas d’accord doit maintenant se mettre à l’unisson des autres. […]"
T. Hobbes, Le Léviathan, De l'État, 2e partie, 1650
"Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l'Homme. Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté, et la résistance à l'oppression."
Déclaration des droits de l'’Homme et du citoyen, Article 2, 26 août 1789
"Toutes les fois donc que la puissance législative violera cette règle fondamentale de la société, et, soit par ambition, ou par crainte, ou par folie, ou par dérèglement et par corruption, tâchera de se mettre, ou de mettre d'autres, en possession d'un pouvoir absolu sur les vies, sur les libertés, et sur les biens du peuple, par cette brèche qu'elle fera à son crédit et à la confiance qu'on avait prise en elle, elle perdra entièrement le pouvoir que le peuple lui avait remis pour des fins directement opposées, à celles qu'elle s'est proposées, et il est dévolu au peuple qui a droit de reprendre sa liberté originaire."
"C'est pourquoi, la plus grande et la principale fin que se proposent les hommes, lorsqu'ils s'unissent en communauté et se soumettent à un gouvernement, c'est de conserver leurs propriétés, pour la conservation desquelles bien des choses manquent dans l'état de nature."
J. Locke, Traité du gouvernement civil, 1690
"Il est de l’essence de la puissance souveraine de ne pouvoir être limitée : elle peut tout ou elle n’est rien."
J.-J. Rousseau, Lettres écrites de la Montagne, 1763
"L’État constitutionnel ne renonce pas à être souverain, ni à l’extérieur, ni à l’intérieur."
D. Grimm, « La souveraineté », in Traité international de droit constitutionnel, Tome 1,
Dir. Michel Troper et Dominique Chagnollaud, Dalloz, 2012, p. 547-606, p. 564 et s.
"J'appelle faculté de statuer, le droit d'ordonner par soi-même, ou de corriger ce qui a été ordonné par un autre. J'appelle faculté d'empêcher, le droit de rendre nulle une résolution prise par quelque autre; ce qui était la puissance des tribuns de Rome. Et, quoique celui qui a la faculté d'empêcher puisse avoir aussi le droit d'approuver, pour lors cette approbation n'est autre chose qu'une déclaration qu'il ne fait point d'usage de sa faculté d'empêcher, et dérive de cette faculté.
La puissance exécutrice doit être entre les mains d'un monarque, parce que cette partie du gouvernement, qui a presque toujours besoin d'une action momentanée, est mieux administrée par un que par plusieurs; au lieu que ce qui dépend de la puissance législative est souvent mieux ordonné par plusieurs que par un seul. "
Montesquieu, De l'esprit des lois, 1748
"La souveraineté nationale appartient au peuple qui l'exerce par ses représentants et par la voie du référendum."
Constitution de la Ve République, Article 3, 4 octobre 1958
"Une Constitution, c'est un esprit, des institutions, une pratique."
C. de Gaulle, Conférence de presse, 31 janvier 1964
"Si l’État est fort, il nous écrase ; s’il est faible, nous périssons."
P. Valéry, Regards sur le monde actuel, 1931
"La lutte contre la radicalisation ne se limite pas à une politique publique qui serait une politique de sécurité. La politique publique doit relever de plusieurs acteurs."
B. Cazeneuve, Conférence Science Po Lyon, 2020.
"C'est aux jeunes gens de découvrir ce à quoi on les fait servir, comme leurs aînés ont découvert non sans peine la finalité des disciplines"
G. Deleuze, Post-scriptum sur les sociétés de contrôles, 1990
"Il faut qu’une constitution soit courte et obscure. Elle doit être faite de manière à ne pas gêner l’action du gouvernement."
Napoléon Bonaparte
"Une constitution qui est faite pour toutes les nations n’est faite pour aucune."
J. de Maistre
"La politique doit plier le genou devant le droit ; mais elle peut en revanche parvenir, lentement il est vrai, à un degré ni, elle brillera avec un éclat d’une manière constante."
E. Kant
"La Constitution est désormais l'affaire des citoyens."
J.-L. Debré
"On ne révise pas la Constitution sous le coup de l'émotion."
E. Macron
"L’État d'exception n'a rien d'exceptionnel, il est temporaire car justifié par l'urgence et ne permet pas de basculer dans un régime vers l'autoritarisme."
Michel Troper, Chapitre III. L'état d'exception n'a rien d'exceptionnel, in Le droit et la nécessité, 2011, pp. 99 à 109
"Quand « l’esprit des lois » est soumis à la pression de l’urgence et de l’exception, la figure du despote n’est jamais loin et les libertés perdent au change."
A. Garapon et M. Rosenfeld, Démocraties sous stress, 2016
"Le système français n’est pas seulement le produit de la tradition juridique républicaine. En vérité, il est bien davantage le fruit hybride de la confrontation qui, au début du XIXe siècle, opposa cette tradition à celle, radicalement antagoniste, de l’autoritarisme répressif."
V. Sicaire, Des sans-culottes aux « gilets jaunes », histoire d’une surenchère répressive, in Le Monde diplomatique, Avril 2019, pp. 4 et 5
"L’action est plus riche que ce qui la détermine"
P. Favre, Comprendre le monde pour le changer, 2005
"Dans un univers où les mécanismes de la démocratie d’équilibre sont comme dévitalisés, la représentation est de nouveau à inventer."
P. Rosanvallon, Le peuple introuvable. Histoire de la représentation démocratique en France, 1998,
"Le populisme s’affirme comme un projet de régénération d’une démocratie jugée atrophiée, confisquée et dévoyée."
P. Rosanvallon, Notre histoire intellectuelle et politique, 2018.
"Démocratie antilibérale ou démocratie sans liberté ; Libéralisme antidémocratique, ou les libertés sans démocratie."
Y. Mounk, Le peuple contre la démocratie, 2018
"Une bonne Constitution ne peut suffire à faire le bonheur d’une Nation. Une mauvaise peut suffire à faire son malheur."
G. Carcassonne.
"C’est une bonne idée d’avoir choisi le referendum, à condition que la réponse soit oui."
V. Giscard d’Estaing, 2005
"Le référendum est un acte souverain qui engage tout un peuple, il ne peut être annulé ou renversé une fois que le verdict a été rendu."
A. Camus
" Il n’appartient pas au Conseil constitutionnel de substituer son appréciation à celle
du législateur. "
Conseil constitutionnel, QPC, 2019, Incrimination des clients de prostitués
" Le Conseil constitutionnel est le chien de garde de l’exécutif. "
Vincent Auriol
La politique est « l’échange de raisons au sujet du bien commun. »
Denis Baranger
« Le droit constitutionnel est le droit de la constitution sanctionné par un juge. »
Georges Burdeau
Le Conseil constitutionnel est un « corps politique par son recrutement et par les fonctions qu’il remplit. »
Bernard Chenot
« La Nation n’est libre que lorsque les députés ont un frein. »
Benjamin Constant
« La justice constitutionnelle a pour objet d’assurer la suprématie de la constitution sur les autres normes juridiques. »
Guillaume Drago
« La constitution a créé une arme contre la déviation parlementaire. »
Michel Debré
La Constitution est « l’idée de réalisation de l’Etat de droit. »
Louis Favoreu
« Le développement de la jurisprudence constitutionnelle aurait provoqué la « résurrection d’une discipline juridique. »
C. Grewe
« La mission naturelle du juge ordinaire est d’interpréter les lois et de régler leurs conflits, même constitutionnels. »
Maurice Hauriou
« Un tribunal qui a le pouvoir d’annuler les lois est par conséquent un organe du
pouvoir législatif. »
Hans Kelsen
« La démocratie est le « gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple. »
Abraham Lincoln
« Les juges « ne sont pas élus mais nommés et n’ont donc pas de légitimité démocratique. »
Otto Pfersmann
« La démocratie a des exigences qui transcendent l’urne électorale. »
Amarty a SEN
« La fonction juridictionnelle est exclusive de tout caractère de représentation. »
Sieyès
« La France n’est et ne saurait être une démocratie. »
Sieyès
« Le véritable législateur n’est pas l’auteur du texte, c’est l’interprète. »
Michel TROPER
« La volonté générale n’est pas celle du moment du vote. C’est celle du moment de l’application. »
Michel TROPER
« Contrôler la constitutionnalité des lois, c'est s'immiscer dans la fonction législative »
Michel TROPER
« La composition des Cours conditionne la possibilité même des institutions à remplir les missions qu’on lui confie. »
Patrick WACHSMANN
« Le droit ne saurait permettre la nomination comme consul du cheval de Caligula »
Patrick WACHSMANN
« La justice constitutionnelle apparaît bien comme la limite que la société démocratique se fixe à elle-même, dans le but de garantir la pérennité de son caractère démocratique. »
Mikhail XIFARAS
« La Constitution n’est-elle pas, de toutes les normes en vigueur dans un ordre juridique, la plus imperméable à des influences extérieures ? Sa nature, qui exprime les choix politiques d’un peuple et répond à la tradition politique d’une nation, comme son rang (il s’agit de la norme suprême de l’Etat) ne font-ils pas de la Constitution la norme dont le caractère est national par essence ? » Telle est la manière dont V. Constantinescu et S. Pierré-Caps font référence à la Constitution dans leur ouvrage. En effet, ils défendent que la Constitution est la norme suprême de l’Etat qui est au sommet de la hiérarchie juridique.
V. CONSTANTINESCU, S. PIERRÉ-CAPS, Droit constitutionnel, 2016
« La Quatrième République qui a été souvent présentée comme un régime d’assemblée faisait sans doute une part trop importante aux organes représentatifs mais demeurait fondamentalement un régime parlementaire, même si son fonctionnement était défectueux. »
Pierre PACTET, Professeur des universités de droit public et expert en droit constitutionnel
Sciences Politiques
- Max Weber : la politique renvoie aux luttes de concurrences pour la répartition du pouvoir.
- Pierre Bourdieu : Le politique est un espace social, un champ social.
- Howard Becker : Pour comprendre complètement un problème, il faut savoir comment il a été amené à être défini comme un problème social.
- Jean- Gustave Padioleau : Le fait qu’un phénomène soit construit comme un problème dépend des connaissances des acteurs et des croyances qu’ils partagent à son sujet.
- Joseph Gusfield : Un problème devient politique quand un groupe d’acteur se mobilise à son sujet et quand l’action de ce groupe créer des débats qui conduisent les autorités politiques à agir. (exemple de l’ivresse au volant)
- Max Weber : Le chercheur ne doit pas porter de jugement de valeur → Principe de neutralité axiologique.
- Moses Finley : Athènes était pas une démocratie, 1/8 de la pop était citoyenne.
- Bernard Manin : 4 principes du gouvernement représentatif ( élection à intervalles régulières, mandat libre, liberté d’opinion des gouvernés, décisions soumises à la discussion)
- Sieyès : le peuple ne peut parler et agir que par ses représentants
-Louis Blanc : le vote permet de désarmer la violence
- Norbert Elias : Le vote est un acte de civilisation des mœurs
- Sartre : l’isoloir permet à l’ouvrier de trahir sa classe
- Max Weber : Un professionnel de la politique est celui qui vit pour la politique et de la politique. “Il faut être économiquement disponible”
- Michel Offerlé : Distinction entre “biens privés divisibles” (logements, emplois…) et “biens privés indivisibles” (route, chemin de fer…)
- Georges Lavau : Les partis politiques ont une fonction tribunitienne, ils donnent une voix aux exclus et une image aux réalités sociales
- Maurice Duverger : Distinction de 4 formes de partis : Partis de cadre, partis de masse, Catch all parties, Cartel parties
- Roberto Michels : La loi d’airain des partis politiques (gouvernement oligarchique) même si la base est ouvrière, on trouve au sommet du parti des petits bourgeois.
- Pierre Birnbaum : Les élites politiques sous la IIIème et IVème étaient issus de la bourgeoisie économiques ou classes moyennes intellectuelles, filière descendante se développe sous la IVe.
- Daniel Gaxie : Le cens caché, 1978 → Inégalité de politisation en fonction des propriétés sociales des individus. Etre politisé c’est s’intéresser, apprécier et avoir un sentiment de compétence politique.
- Cécile Braconnier et Jean- Yves Dormagen : La démocratie de l’abstention, 2007 : l’intensité des campagnes électorales joue un rôle dans la participation électorale mais la pratique électorale reste largement tributaire de la politisation des individus.
- Anne Muxel et Jérôme Jaffré : Abstentionnistes dans le jeu et abstentionnistes hors du jeu.
- Pascal Perrineau : Thèse du gaucho-Lepénisme et “alliance du monde de la boutique et du monde de l'atelier”
- Annie Collovald : Les classes populaires ne sont pas les seules à voter FN, il y en a moins qu’on le pense. Le terme de populisme renseigne plus sur celui qui l’emploie que sur la réalité qu’il veut désigner. Si quelque chose caractérise le vote ouvrier, c’est moins leur propension à voter FN que l’extrême dispersion de leur vote pour ceux qui votent encore.
- Patrick Lehingue : Dément le transfert de l'électorat du PCF au FN et le vote frontiste lié au rejet de l’immigration. Le vote FN est désinvesti, ces électeurs ne se positionnent pas sur l'échiquier politique, sont plutôt au centre.
- Emmanuel Pierru : Rejet de l’idée d’un raz de marée populiste des sans emplois en faveur du FN.
- Florent Gougou : Les ouvriers qui votent FN, c’est d’abord le fait d’ouvriers qui se trouvent à droite de l'échiquier politique.
- Gérard Mauger, Willy Pelletier : rompre avec la convention du sens commun qui voudrait que le vote exprime le « choix » d’un programme et de représentants politiques, le vote FN ne représenterait pas l’adhésion au programme FN.
- Gérard Noiriel : lexique de l’étranger et toute l’immigration n'apparaît que lors de la politisation du problème en 1880.
Il définit la nationalisation comme un processus social qui conduit les citoyens français à s’identifier à la Nation, qui les conduit à adhérer au discours identitaire de l’Etat. Autrement dit, la nationalisation de la société désigne le processus au cours duquel la Nation s’est imposé comme un élément incontournable de la vie quotidienne des citoyens. Les individus finissent par intégrer les normes étatiques de façon inconsciente
- Theodor Mommsen : l’Alsace et la Moselle sont allemandes car elle en possède les attributs objectifs: langue, culture, origine ethnique. Conception ethnicisée.
- Fustel de Coulanges et Ernest Renan : ce qui fait une nation, c’est la volonté de vivre ensemble (« un plébiscite de tous les jours »). Conception élective française.
- Anne-Marie Thiesse (La création des identités nationales, 1999) :
La construction des identités nationales s’appuie sur trois éléments majeurs :
-
L’identification d’ancêtres
-
La fabrication de la langue nationale
-
L’invention des culture de masse, des traditions, du folklore
L’enseignement du sentiment national passe par trois principaux vecteurs de communication:
-
L’école : instituer la Nation, en inculquant la langue nationale, l’histoire de la nation et la géographie de son territoire; fournir un « roman national »; fabriquer des héros nationaux; connaître les autres français
-
L’armée : accroître le patriotisme et susciter un brassage social et permettre un sentiment d’appartenance commune en dépit des origines diverses
-
Les rites et cérémonies : rappeler à la Nation son histoire et célébrer son unité
- Maurice Halbwachs: Le sentiment national s’incorpore d’autant mieux que tous les groupes sociaux d’appartenance des individus sont marqués par l’empreinte du national. : famille, travail, groupes locaux. Pour lui, plus que l’école, l’armée ou les rites, ce sont ces groupes sociaux immédiats des acteurs qui constituent les principaux vecteurs de l’incorporation du national.
le sociologue Weber, le passage à l’économie capitaliste a créé dans les pays Européens « le besoin d’une administration permanente, intensive et prévisible
- Sylvain Laurens : Il n’y a cependant pas de connexion « naturelle » entre la situation de crise économique et l’arrêt de l’immigration décidé en 1974.
- Georgina Dufois : secrétaire d’Etat socialiste en charge de l’immigration qui déclare « empêcher l’immigration pour garantir la bonne intégration des immigrés présents en France ».
- Alexis Spire : Politique des guichets, l’etranger est confronté à des procédures et des règles qu’ils ne maîtrisent pas. Il montre que l’interprétation des circulaires du gouvernement est laissée au chef de bureau, la politique difficile à contester car car Spire montre que cette politique ne laisse pas de trace écrite. Il souligne enfin que la culture du soupçon et de la méfiance s’est imposée et consiste à réinterpréter toutes les pratiques des migrants au prisme de la fraude.
- Anne-Catherine Wagner : Certains étrangers sont les bienvenus uniquement dans la mesure où ils sont considérés comme économiquement « rentables » . Anne-Catherine Wagner souligne une idée importante : le terme de « migrant » renvoie plus à une condition sociale qu’à une situation migratoire. Les cadres supérieurs qui arrivent en France sont rarement désigné comme des migrants ou des immigrés, ils sont désignés comme des expatriés, des investisseurs, des élites ou encore comme des talents internationaux
- Brubaker : estime que la notion d’identité nationale est problématique car elle est changeante, multiple et individuelle. Pour contourner cette difficulté, il propose de distinguer deux choses : l’identité, la ou les façons dont des individus ou des groupes se perçoivent subjectivement au cours de leur existence ET l’identification, les processus par lesquels des acteurs se saisissent de catégories dans l’espace
- John Mueller sur les dépenses des USA : pour le terrorisme en dehors des guerres, 1000 milliards de $ depuis 2011. Ce n’est pas le terrorisme qui mine les conditions de la vie démocratique mais les politiques antiterroristes elles-mêmes.
- Bigo : Un certain nombre de mesures prises au nom de la lutte contre le terrorisme apparaissent illibérale -- > expression des mesures ilibérales
- Duesen Berry : effet cliquet (on ne revient jamais à la situation antérieure)
- John Mueller : Ce n’est pas le terrorisme qui mine les conditions de la vie démocratique mais les politiques antiterroristes elles-mêmes.
- Isabelle Sommier : le mot terrorisme apparaît pour la première fois en 1798 dans le dictionnaire de l’Académie française. A cette époque, il désigne un mode de gouvernement qui a prévalu sous la Révolution française, le gouvernement de la terreur de septembre 1793 à la chute de Robespierre le 27 juillet 1794
- Raymond Aron : dans son ouvrage Paix et Guerre entre les Nations définit le terrorisme comme « un acte de violence dont les effets psychologiques sont hors de proportion avec les résultats purement physiques »
- Brian Jenkins : les terroristes ne voulaient pas que beaucoup de gens meurent mais que beaucoup de gens regardent.
Staline disait: « en frapper un, pour en éduquer 100 ».
Isabelle Sommier distingue ensuite 3 grandes phases dans les mouvements « terroristes »
-
Isabelle Sommier distingue ensuite 3 grandes phases dans les mouvements « terroristes »
-
Les années 1950 – 1980 : la grande nouveauté de la période réside dans la stratégie d’internationalisation des mouvements et des actions « terroristes »
-
Depuis 1989 : un changement de registre de légitimation du recours à la violence politique et une sophistication croissante des armes
L’Etat de Max Weber : « Nous entendons par État une entreprise politique à caractère institutionnel lorsque et tant que sa direction administrative revendique avec succès, dans l’application des règlements, le monopole de la contrainte physique légitime
La domination repose sur l’acquiescement de ceux qui sont soumis, donc sur la légitimité qu’ils accordent au pouvoir et à ceux qui l’exercent, en vertu de leurs croyances et valeurs
Trois types de légitimité : la légitimité traditionnelle / la légitimité charismatique / la légitimité légale-rationnelle
- Norbert Elias : la guerre a été la condition de naissance des États, la guerre est au principe même de la constitution des Etats
Nicolas Mariot: Titre de l’un de ses articles. L’idée est ici qu’il ne faut pas inférer, déduire des pratiques de cruauté des croyances et des intentions cruelles.
Expliquer le terrorisme en se focalisant sur l’islam
- Débat entre Gilles Kepel( radicalisation de l’islam) et Olivier Roy (islamisation de la radicalité)
- Mueller souligne, à travers une série de statistiques, que le risque du terrorisme international est négligeable
- Laurent Bonelli : il s’est intéressé au parcours des djihadistes. Il remarque qu’ils sont tous de jeunes français qui ont en commun une jeunesse difficile, des études courtes, un passage à la prison et la rencontre d’un islam extrémiste
Browning est que la plupart des réservistes sont devenus adultes avant l’arrivée d’Hitler au pouvoir et ils n’avaient jamais été des nazis militants ou des racistes fanatiques. Des hommes ordinaires sont conduits peu à peu à « se convertir » à la violence sous l’effet d’une progressive radicalisation qui résulte de leur participation d’abord réticente aux massacres.
Selon John E. Mueller, la seule façon que les attentats terroristes puissent supprimer ou remettre en cause notre mode de vie occidental c’est par notre propre réaction à ces actes.
- Ian S. Lustick, le mécanismes CYA: se prémunir des critiques si une attaque survenait
Selon Ian S. Lustick, les démocraties occidentales se sont vus piégées dans la guerre contre le terrorisme.
- Frank Harvey, une demande du public: plus vous avez de sécurité, plus vous avez besoin de sécurité
- Gérôme Truc (Sidérations. Une sociologie des attentats, 2016)
-
qu’est-ce qui fait qu’un attentat ne nous laisse pas indifférent ? Qu’est-ce qui nous relie les uns aux autres et nous rend sensible au sort d’autrui, au sein de notre société, comme par-delà ses frontières?
-
a fait réaliser aux personnes ce à quoi elles tenaient : la liberté d’expression et le « vivre ensemble » (la réaffirmation d’un « nous »)
-
et un sentiment de proximité voire un sentiment de familiarité (le sens du « je »)
- Mireille Delmas-Marty (Libertés et sûreté dans un monde dangereux, 2010) :
-
une radicalisation du contrôle social en France au nom notamment de la lutte contre le terrorisme
-
définition de l’Etat de droit et de la suspension de l’Etat de droit
-
quand l’état d’exception devient un état routinier -> l’état d’urgence dans le droit commun
-
Delmas-Marty dit que la lutte contre le terrorisme n’est pas seulement la suspension de l’Etat de droit mais aussi le contournement des garanties de l’Etat de droit
- Hollande: dit que l’Etat d’urgence ne permet pas d’arrêter les terroristes mais que ça a également un caractère dissuasif. L’Etat d’urgence, selon lui, crée un climat particulier qui complique la logistique des terroristes (logement, papiers, armes).
la place centrale du renseignement dans les procès
- Antoine Mégie, Ariane Jossin, « De la judiciarisation du renseignement : le cas des procès de djihadistes », Hermès, 2016.
- Ian S. Lustick : les démocraties occidentales se sont retrouvées piégées dans la guerre contre la terreur
une spirale qui s’auto-perpétue
- Vanessa Codaccioni (Justice d’exception. L’Etat face aux crimes politiques et terroristes, 2015):
les mesures d’exception suscitent des résistances qui nous renseignent sur les limites aux atteintes à porter à l’Etat de droit
- George Kassimeris (Playing politics with terrorism. A User’s Guide, 2008): les responsables politiques tentent de manipuler la menace et la peur du terrorisme pour leur propre avantage politique: pousser des législations draconiennes, gagner des élections, gagner en popularité, ne pas apparaître faible par rapport à leurs adversaires...
-
les discours contre le « terrorisme » sont des discours de légitimation du pouvoir (Julien Fragnon)
-
il y a de fortes contraintes politiques qui pèsent sur les tentatives de manipulation des attentats et des menaces terroristes
- Laurie Boussaguet, Florence Faucher (« Mobiliser des symboles pour répondre au terrorisme. L’exécutif français face aux attentats de 2015 à Paris », 2016)
-
il est difficile et risqué de faire des coups politiques avec le terrorisme, parce que les citoyens et les médias ne se veulent pas dupes