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Citations en Droit du travail
et de la
sécurité sociale

Le bonheur en occident est un état bienheureux irrémédiablement perdu, la nostalgie d’un monde disparu où régnaient la paix et l’harmonie. Il échappe aux mortes car insatisfaits et tourmentés.  

Le bonheur est illusoire pour celui qui préfère les biens flattant notre amour propre, notre vanité mais ne satisfait pas la vie de plaisirs. La vie est alors incomplétude et désillusion. 

 

H. Soumet, Il est où le bonheur ?, Revue Sciences Humaines, Août-Septembre 2021


 

"J’aime me consacrer plus au travail qu’à l’amour."

 

M. Bourboulon, Eiffel, Film, 2021


 

Les décisions politiques ont préservé le droit de retrait des travailleurs (dans un certaine mesure) et le droit au maintien de l’emploi, alors que les activités économiques avaient cessées. Il s’agit alors d’une reformulation de l’enjeu fondamental du travail comme fonction sociale.

 

R. Boyer, Les capitalismes à l’épreuve de la pandémie, 2019


 

La gauche a trop ignoré les sujets d’émancipation par le travail. La question du travail c’est d’abord la question de savoir quel sens chacun met dans son travail. Exemple. La période de pandémie a été une occasion de revisiter le sens du travail, les formes d’intelligence collective qui permettent de trouver des solutions en autonomie pour répondre aux besoins des gens.

 

T. Coutrot, Libérer le travail. Pourquoi la gauche s’en moque et pourquoi ça doit changer ?, 2018


 

Le phénomène de concentration des revenus désigne une inégalité de revenus (envol des hautes rémunérations dont la fixation leur est propre) et un retour du capitalisme patrimonial (accumulation et concentration des patrimoines). 

La solution pour l’égalisation des conditions et la diminution des inégalités est une diffusion des connaissances et le développement d’une qualification par l’éducation et la formation ainsi qu’un plaidoyer pour un impôt mondial et progressif sur le capital.

 

T. Piketty, Le capital au XXIe siècle, 2013


 

La vie contemplative est le fait de renoncer à l’action pour profiter du moment présent.

La vie active est le fait de rechercher le bonheur en renonçant à la richesse et au succès et en menant la vie : 

- par le travail : le labeur pénible entraînant peu de satisfaction, créer des produits de consommation dans un cycle perpétuel sans finitude ;

- par l’oeuvre : les objets ayant vocation à rester ;

- par l’action politique : activité morale vertueuse pour le bien commun, un domaine où les Hommes libres peuvent se dégager du temps pour aller faire de la politique sur l’Agora.

 

H. Arendt, La condition de l’homme moderne, 1958


 

Quand Charlot, ouvrier, rentre à l’usine, il est avalé par les rouages de la machine. À la fin, ses pulsions sont celles de la machine elle-même. Lorsqu’il sort de l’usine, il trouve l’amour, le plaisir du lien social.

 

C. Chaplin, Les temps modernes, 1936

"De tout temps, le progrès technique a eu une influence sur le travail et l’emploi." L’IA peut permettre d’améliorer les processus de production en éliminant le taylorisme et la déshumanisation de l’Homme. Les individus ne travailleraient plus mécaniquement mais intellectuellement. Freiner le progrès de l’IA qui effraie une partie des citoyens revient donc à freiner la progression du mode de vie des individus.

Comité économique et social européen, Avis. L’intelligence artificielle : anticiper ses impacts sur le travail pour assurer une transition équitable, 2018

Il y a des différences entre les individus qui font qu’ils n’ont pas tous les mêmes capacités d’agir positivement. L’idée que la liberté est le seul garant de la réalisation de la justice sociale est remise en cause. Les nécessités politiques de discrimination positive sont fondées sur la recherche d’équité. Il n’y a pas de solution unique pour une société idéalement juste sans intérêt général. Donc l’identification des inégalités criantes et de la défaillance des institutions en place sont plus facile.

 

A. Sen, The idea of justice, 2009

Selon le contractualisme rawlsien, la justice doit demeurer la première des valeurs pour arbitrer entre les préférences individuelles et collectives. Il faut donc un minimum de biens sociaux premiers sur lesquels la société doit tomber d’accord (éducation, droits civils et politiques, égalité et protection de tous). Il faut un libre accès à ces biens de manière à ce que cela soit compatible avec le même ensemble de libertés pour tous. Les égalités sociales et économiques doivent être organisées de manière à bénéficier aux plus défavorisés, tout en permettant aux autres de parvenir de manière égale à ces biens.

J. Rawls, A theory of justice, 1971

Rosanvallon parle de "déchirure du voile d’ignorance" pour désigner la remise en cause du modèle d’assurance universelle. La sécurité sociale est l’idée que les cotisations salariales de chacun doivent permettre à tous de percevoir un revenu indirect à la retraite, de bénéficier d’une couverture maladie à la hauteur de ses besoins, d’être prémuni face au risque chômage. Mais la crise des finances sociales a conduit à limiter les prélèvements obligatoires dont nous avions besoin pour financer ces besoins. L’idée d’une socialisation consentie très redistributive s’est abîmée avec la perception d’une incapacité du système à assurer un niveau de qualité des services minimum auxquels tout le monde aurait accès.

 

P. Rosanvallon, La nouvelle question sociale. Repenser l’État-providence, 1995

Sandel fait une critique d’une vision de la justice trop procédurale, ne prenant pour critère qu’elle-même sans se rendre compte finalement que la vision du juste dépend de points de vue insérés dans des communautés culturelles, sociales et politiques.

M. Sandel, Le libéralisme et les limites de la justice, 1982

L’État-providence est un ensemble d’interventions de l’État dans le domaine social visant à garantir un niveau minimum de bien-être à l’ensemble de la population grâce à notamment un système de protection sociale. Il est né à la fin du XIXe siècle avec l’augmentation du travail à l’usine et des risques sociaux. Le régime de sécurité sociale est quant à lui apparu avec la loi de 1945 sur le fondement de la solidarité nationale. 

Mais on observe maintenant une triple crise : de solvabilité (augmentation des prélèvements insuffisants + diminution de la croissance = déficit du financement), d’efficacité (pas de solution au chômage, à la mobilité sociale, à la pauvreté ; augmentation des inégalités ; déresponsabilisation = les gens souhaitent rester assistés) et de légitimité/confiance (sentiment d’injustice, insatisfaction). Face à cette crise, la solution est de créer un modèle pseudo libéral qui allège le poids de l’État par la transmission des missions de solidarité à la sécurité sociale et aux initiatives locales tout en décentralisation la gestion administrative pour augmenter la socialisation souple et accroître la visibilité du fonctionnement de l’État et des mécanismes de prélèvements obligatoires. De cette manière, l’égoïsme diminuerait et la légitimité augmenterait.

P. Rosanvallon, La crise de l’État-providence, 1981

Taxer la richesse “superflue”, celle qui n’est pas nécessaire aux commodités de l’existence, est non seulement indolore pour le contribuable mais nécessaire à la société car un excès d’inégalités engendre des tensions sociales.

Condorcet, Sur l’impôt progressif, 1791

"En prélevant une part des richesses à l’aide des taxes, impôts et droits de succession, les politiques de redistribution ont fini par rééquilibrer la répartition des fortunes. Plus la part des prélèvements sociaux est élevée, moins les inégalités sont fortes. (...) La corrélation entre l’emprise de l’État-providence et l’égalité sociale est très forte."

F. Dubet, Les places et les chances. Repenser la justice sociale, 2010

L’État-providence français est conservateur ou corporateur : il protège bien ceux qui sont intégrés et mal ceux qui ne le sont pas. L’efficacité de l’action publique est limitée. L’ancien modèle social français n’a pas réussi à s’adapter aux changements de l’environnement.

E. Andersen, Les Trois Mondes de l’État-providence, 1999

Les "sublimes" étaient des ouvriers qui préféraient travailler indépendamment plutôt que de voir le profit de leur salaire accaparé par le patron. L’émancipation du travail est plus l’émancipation de la condition du salarié et de la discipline d’usine, que du travail lui-même car ses sublimes connaissaient leur travail, métier.

P. Lafargue, Le droit à la paresse, 1883

Le travail confère d’abord aux personnes une propriété sociale, et non une propriété matérielle. Il n’est pas nécessaire d’être propriétaire, de disposer d’un bien pour pouvoir réclamer un accès à une condition sociale meilleure. Un titre donnant accès à une condition sociale meilleure est un travail qui permet de se rendre des droits : accès à la sécurité sociale, éducation, formation…

R. Castel, Les métamorphoses de la question sociale, 1995

Selon la théorie du machinisme, "la Machine, point de départ de la révolution industrielle, remplace donc le travailleur" dans une société de consommation nécessitant toujours plus de productivité. L’ouvrier par ses tâches répétitives et précises, devient un automate, dépossédé de son travail qui "mortifie son corps et ruine son esprit". Il perd son humanité pour assurer le progrès.

K. Marx, Capital, 1867

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