Le contrôle parlementaire est un concept complexe et parfois contradictoire. D'une part, il nécessite le respect des prérogatives de l’exécutif, et d'autre part, il exige une autorité dans le jugement de l'action gouvernementale. Cette dualité crée une tension inhérente au concept même de contrôle parlementaire. Historiquement, comme l'indique Pierre Avril, ce contrôle a évolué, oscillant entre la responsabilité ministérielle et la résistance à l'ingérence parlementaire.
Le fondement juridique de ce contrôle en matière financière repose sur les articles 47 et 47-2 de la Constitution, établissant un contrôle à la fois a priori et a posteriori. Cependant, la nature exacte de ce contrôle reste floue, comme l'illustrent les débats récents sur l'opportunité de l'état d'urgence sanitaire instauré par la loi du 23 mars 2020. Ce flou conceptuel rend difficile la définition précise du contrôle parlementaire, qui semble se baser davantage sur des exemples que sur des propriétés définies.
Mécanismes du contrôle parlementaire
Le contrôle parlementaire s'exerce principalement à travers le droit à l'information, un aspect plutôt passif. La Cour des Comptes Française, par exemple, est régulièrement informée sur divers aspects budgétaires, comme les décrets d'avance et les dépassements de crédits. En parallèle, le droit de requête représente une facette plus active, bien que son application et ses modalités restent incertaines. Le Conseil Constitutionnel a souligné que le contrôle parlementaire, en tant que fonction du parlement, doit rester l'apanage de l'ensemble du parlement.
Cependant, en pratique, ce contrôle tend souvent à se transformer en un mécanisme de légitimation plutôt qu'en un véritable contrôle sanction. Le parlement, influencé par le fait majoritaire, se retrouve à légitimer plutôt qu'à exercer efficacement son rôle de contrôle.
Outils concrets du contrôle du parlement
Malgré ces limites, le parlement dispose de plusieurs outils pour exercer son contrôle. Les questions au gouvernement et la semaine de contrôle sont des exemples notables. De plus, les commissions, notamment les commissions d’enquête et les commissions permanentes, jouent un rôle crucial. Les commissions des finances, en particulier, sont dotées de pouvoirs étendus par la LOLF pour évaluer toutes questions relatives aux finances publiques.
Le droit de question, notamment en matière financière, est un autre outil puissant. Les commissions des finances peuvent demander des documents et procéder à des auditions, renforçant ainsi leur capacité de contrôle. Les sanctions pour non-coopération, comme les amendes, soulignent l'importance de ce mécanisme.
Conclusion
En conclusion, le contrôle parlementaire financier ne peut être pleinement compris qu'en le replaçant dans le contexte plus large du contrôle parlementaire classique. Les limites et problématiques rencontrées dans le contrôle financier sont similaires à celles du contrôle parlementaire en général. Ce cours a donc cherché à éclairer ces aspects, tout en soulignant les défis persistants dans l'exercice de cette fonction essentielle du parlement.
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